La 12e édition du Festival national des Arts et Cultures (FESNAC) a vécu.
Elle s'est déroulée à Fatick, au Sine, du 08 au 12 janvier 2024, sous le thème " Macky, les arts et le patrimoine" et s'est tenue en même temps que le Salon national du Livre.

FESNAC : un livre aux feuilles culturelles

La 12e édition du Festival national des Arts et Cultures (FESNAC) a vécu.
Elle s’est déroulée à Fatick, au Sine, du 08 au 12 janvier 2024, sous le thème ” Macky, les arts et le patrimoine” et s’est tenue en même temps que le Salon national du Livre.

Le Royaume du Maroc était pays invité d’honneur et, au niveau national, la collectivité léboue a été élevée à cette dignité.

Expressions culturelles, créativité artistique et littérature ont rythmé, une semaine durant, les interactions entre populations locales et communautés venues des treize autres régions du pays et de l’étranger, dans un élan patriotique et dans un esprit fraternel portés par les belles et positives émotions que suscitent ces moments de rencontre et de partage.

Sous le ciel du Sine, terre des Sérères, sous les baobabs de Foudioungne, témoins des âges passés, sur le lit berçant des bolongs de Toubacouta et du fleuve Saloum, le Sénégal a, dans une symphonie unificatrice, chanté son hymne.

Sous un soleil généreux, au rythme des tam-tams, de la douce et pénétrante mélodie de la kora du Pakao, le Sine, mosaïque de couleurs et de vies, a ouvert ses bras au reste du Sénégal et à l’Afrique.

Portés par les vibrantes sonorités des “baak”, ses lutteurs s’élancèrent.
Leurs danses puissantes, symbole de vaillance, dans un ballet viril, oscillant entre force et agilité, dégagèrent une énergie contagieuse.

Sur les eaux, les pirogues glissèrent. Les rameurs, dans une cadence synchronisée, contre les courants et en héros des flots mouvants, se livrèrent à d’épiques, mais fraternelles régates.

Comme leurs ancêtres, Aguéne et Diambone, Ngor et Ampa, tels des siamois, restèrent soudés, “épaule contre épaule” avec leurs ” plus que frères” du Sénégal pour marcher à l’unisson sur les traces des ainés, pour perpétuer le legs des anciens.

Tel un scribe avec sa plume, le Sine ouvrit son livre pour y écrire son poème, tissé de joies et d’enseignements.

Tel un peintre avec son pinceau, il dessina des figures entrelacées par les noeuds de la fraternité et de la communion consolidante, le tout sous le regard bienveillant de Maam Mindis.

Ce livre, j’eus le privilège de l’ouvrir et de le parcourir, de le lire avec la joie que procure un roman, avec le suspens que traîne un polar..

Ce livre de la vie, miroir pour le présent et la postérité, m’offrit de connaître davantage mon pays, de sentir la fierté qu’il me procure au quotidien, d’apprécier le respect et l’estime que lui vouent l’Afrique et le reste du monde.

Ce livre m’enseigna qu’au coeur de notre vivre-ensemble, de notre trame sociale, se dresse le patrimoine historique tel un rituel salvateur et expiatoire.

Que notre vivre-ensemble et notre réussite collective ne sont pas une juxtaposition ou une addition d’ambitions personnelles à assouvir, mais le fruit de notre immersion dans le destin et le projet co-construits de notre Nation.

Que du tréfonds de nos terroirs surgirent d’inspirantes intelligences formées à la lumière tamisée des “lampes-tempêtes”, mais dont le faisceau lumineux de leur action illumine encore la marche irréversible de notre Nation vers l’émergence…

Le Sine nous a offert deux des quatre Présidents de notre pays.. Senghor..le père fondateur, brillant intellectuel, chantre de la négritude et Macky, l’ingénieur, le bâtisseur..

Ce livre me rappela que l’école républicaine, creuset de l’égalité, et la méritocratie, lumière pour chaque destinée, chantent la sagesse d’une éducation équitable, pilier de toute Nation et de toute oeuvre de construction citoyenne.

Que dans ce monde en perpétuelle compétition, où l’intelligence artificielle fascine, le livre et la lecture offrent les clés d’une citoyenneté éclairée, avec les mots comme guides et les pages comme sentiers à parcourir et à explorer..pour se muscler les neurones.

Ce livre me rappela, pour paraphraser le Dr. Massamba GUEYE, que la parole futile devrait se taire si elle ne parle que pour créer la discorde plutôt que de semer les grains de la concorde.

Que célébrer les hauts faits d’un Président n’est point une oeuvre de flagornerie ou un culte de la personnalité.

Qu’on peut être critique sur le bilan et le mandat d’un Président tout en reconnaissant ses réalisations.

Qu’on ne doit nourrir aucun complexe à reconnaître, de leur vivant, l’oeuvre de nos concitoyens, plutôt que d’attendre leur départ de cette terre pour border leur cercueil de paroles et commentaires étincelants.

Que si nous sommes à même d’exiger de nos politiques du respect et de l’égard, nous n’attendons point d’eux qu’ils soient des immaculés ou des saints, sinon on les inscrirait au catalogue de la canonisation.

Que la perfection est un attribut de la divinité céleste et non des abysses de la nature humaine.

Ce livre m’enseigna, enfin, que la culture, phare puissant, guide et éclaire la marche de la Nation.

Moteur de notre cohésion nationale et socle du développement, en elle résident la force, l’identité, l’inspiration et le pont entre le passé et le présent.

Par elle se transmet l’héritage, trésor de chaque effort générationnel, pour éclairer le futur et nous permettre de mieux regarder en avant.

Et comme dans un confessionnal, ce livre me souffla tout doucement à l’oreille ” Ah si seulement…si seulement jeunesse d’aujourd’hui, vieillesse de demain, savait écouter jeunesse d’hier, vieillesse d’aujourd’hui, le Sénégal ne s’en porterait que mieux”.

Vive la culture !

Vive la République !

Vive le Sénégal !

Habib Léon NDIAYE

Partenaires

  • Larcots de Thiès
  • Centre culturel régional de Thiès
  • Centre culturel régional Dakar Blaise Senghor

Awards & mentions

Artistes

Date

  • 25 août 2023

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