Ce jeudi 09 Octobre, les Jeudis littéraires ont quitté les salles habituelles du Centre Culturel Blaise Senghor pour franchir les lourdes portes de la Maison d’Arrêt des femmes de Liberté 6. Un rendez-vous particulier, chargé d’émotion, autour du livre Chambre 7 de l’écrivaine Faty Dieng.
Dans cet univers clos, où le temps semble suspendu et où le quotidien se déroule derrière les murs, la littérature a pris une dimension singulière. Le roman, miroir de douleurs intimes et de luttes invisibles, a trouvé un écho bouleversant chez ces femmes privées de liberté.
L’échange, empreint de silences lourds et de paroles brisées, a révélé des confidences inattendues. Certaines détenues, la voix tremblante, ont reconnu des fragments de leur propre vie dans les pages de l’ouvrage. D’autres, les yeux embués, ont parlé de la difficulté d’être mère loin de ses enfants, de l’injustice ressentie ou simplement du poids écrasant de la solitude.
Faty Dieng, visiblement émue, a rappelé que l’écriture est un espace où l’on peut toujours se tenir debout, même quand les murs se referment. La rencontre a permis de tisser des liens fragiles mais intenses, comme une parenthèse de lumière au cœur d’un lieu souvent oublié.
Ce Jeudi littéraire hors les murs a démontré une fois de plus que la littérature n’est pas seulement un refuge, mais aussi un acte de résistance et de dignité. Dans les couloirs froids de la prison, Chambre 7 a redonné des mots là où il n’y a souvent que silence.
Un moment de grâce triste, qui rappelle que derrière chaque uniforme et chaque cellule, il y a des histoires, des blessures, mais aussi une humanité qui réclame d’être entendue.



